Photographe en résidence aux Ateliers Médicis, Adrien Bitibaly, prépare une exposition de la série qu’il intitule « 601« , sur l’environnement de la ligne de Bus 601 qui traverse Clichy-sous-Bois. Autodidacte, le jeune photographe burkinabé, s’est très vite fait connaître avec une série sur les fleuves…
« Sur mes photos, j’ai donné une limite d’accès à l’image. »
« Je raconte l’environnement du bus 601. Les personnes que j’ai rencontrées ont compris ce que je faisais mais n’ont pas voulu se laisser photographier. Sur mes photos, j’ai donné une limite d’accès à l’image. On voit l’environnement du bus, comment les gens sont, mais les sujets ne sont pas identifiables. Le bus 601 a été mis en place en 1983 et il est probable qu’il s’arrête en 2020 parce que le tramway T4 est maintenant en service. Beaucoup de jeunes m’ont dit « je suis né dedans et j’ai grandi dedans », alors immortaliser cette ligne qui fait partie de la vie à Clichy-sous-Bois est quelque chose d’important. »
En 2020, une exposition de la série « 601 » par Adrien Bitibaly, aux Ateliers Médicis.
« Ma fascination pour l’eau. »
« Plus les gens m’encourageaient, plus je continuais. »
Adrien Bitibaly
« C’est l’une des premières photographies que j’aime bien. Quand j’ai commencé à travailler dans la photographie, ce qui m’a le plus encouragé, c’est quand les gens me disaient que mes photos étaient « jolies ». Plus les gens m’encourageaient plus je continuais dans la photo… Mes premières images sont celles des personnes qui m’invitaient à faire des photos de familles ou des portraits que je développais et leur vendais. C’était mes premières commandes. »
« Je suis fasciné par l’eau. Sur cette photo, j’ai voulu montrer l’environnement de ce fleuve et le contraste avec la ville de Bamako. Je me souviens que les pêcheurs m’avaient très bien accueilli. Il y a un lien entre cette série autour du fleuve Niger et ce que je développe aujourd’hui autour du plus grand fleuve du Burkina… le Mouhoun. Quand j’étais petit, parfois, j’y allais avec les éleveurs. Je me baignais. C’était risqué pour les enfants. Pour me protéger, mes parents me menaçait en disant que si j’entrais dans le fleuve je me retrouverai de l’autre côté, au Ghana. Je pense que de là, est née ma fascination pour l’eau. »
Entretien réalisé par les Ateliers Médicis, dans le cadre de la série « Deux ou trois choses sur » .
Qui est Adrien Bitibaly ?
Adrien Bitibaly est un photographe burkinabè. En 1999, il débute en autodidacte puis se forme en participant à des workshops et se spécialise dans la photographie documentaire. Il utilise la photographie comme un moyen d’exprimer son rapport au monde, mêlant émotions, sensations et nécessité de documenter les transformations sociales. Fin 2017, il intègre le programme de résidence de l’École nationale supérieure de la photographie d’Arles. En 2018, il est sélectionné pour présenter son travail au musée national du Burkina Faso et intègre l’agence de production « YCOS project ». Actuellement en résidence aux Ateliers Médicis.