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Allocution entre deux stations avec Neïl Beloufa

Capture d’écran du jeu : Allocution entre deux stations © Neïl Beloufa

Un rapport au monde ultra connecté et politisé au coeur des extraits du live Instagram de Neïl Beloufa, autour de son œuvre inédite Allocution entre deux stations présentée dans le cadre de L’Autre·expo, produite par les Ateliers Médicis. 

L’artiste réalisateur et plasticien Neïl Beloufa joue avec les codes d’un monde ultra connecté et propose un mini-jeu vidéo en ligne construit autour d’un discours politique fictif – écrit pour le film Occidental, réalisé par Neïl Beloufa en 2017. L’utilisateur est invité à comprendre les propositions d’un gouvernement, dans les conditions d’attention optimales d’un métro circulant en dehors des heures de pointe.

🕹  L’œuvre Allocution entre deux stations, disponible jusqu’au 24 juin : ICI

Capture d’écran du jeu : Allocution entre deux stations © Neïl Beloufa

« Ça m’amuse de faire des miroirs de la période dans laquelle on vit »

Neïl Beloufa – J’ai eu envie de faire un truc amusant. Ça m’amuse de faire des miroirs de la période dans laquelle on vit, de faire des jeux critiques, très légers. […] J’ai voulu faire quelque chose autour des éléments de langage et des discours politiques qui ne disent rien […] et je me suis amusé à rajouter une couche, en jeu, avec mes collègues. C’est un petit jeu qu’on a programmé, qui est absurde : regarder une allocution dans le métro et éviter de toucher les passants. C’était pour rejouer cette période, où il y avait ce rapport là au monde, un peu bizarre, où on avait des flashs de mèmes et d’images en permanence sur internet, et quand on se déplaçait, il fallait faire attention à ne rencontrer personne et on attendait d’avoir un discours qui ne disait rien.

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C’est vraiment de la peinture figurative, dans la manière de faire et aussi de s’adapter au vocabulaire internet. 

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Capture d’écran du jeu : Allocution entre deux stations © Neïl Beloufa

« Pendant cette période de confinement, j’avais accès de la même manière à ma mère, qu’à Paris Hilton »

NB – L’affirmation d’internet comme un outil dominant avec des règles américaines, capitalistes et sans lesquelles on ne peut pas fonctionner dans la vie, c’est assez impressionnant. […] Cette prise de conscience là, je la trouve très vertiginieuse… là c’était très clair que sans ça, je ne savais pas comment exister.

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Pendant cette période de confinement, j’avais accès de la même manière à ma mère, qu’à Paris Hilton et on a trouvé ça marrant de jouer ce truc là.

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C’est essayer de trouver un moyen de s’amuser en étant critique, sans être vindicatif. […] Le discours peut marcher pour n’importe quels événements, qu’on a vécu récemment, ou pas : le confinement, les manifestations, les problèmes avec la police, ça marche pour tout. 

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Capture d’écran du jeu : Allocution entre deux stations © Neïl Beloufa

« Je crée des systèmes et je vois comment ils se déroulent »

NB – Dans les expositions, il y a toujours des règles du jeu, les films fonctionnent comme des jeux, même quand on fait des pièces. C’est ma manière de travailler, d’essayer de trouver des relations, de jouer avec les attentes des spectateurs, des comédiens, en expliquant les règles et en voyant ce que ça crée. Je fonctionne beaucoup comme ça : je crée des systèmes et je vois comment ils se déroulent. Quand j’étais petit, je faisais des sites internet pour des jeux vidéos […] et là c’est la deuxième fois que j’essaye de faire un jeu. Juste avant on a fait Screen Talk, qui fonctionne un peu de la même manière, en espèce de jeu internet et vidéo et là, on a essayé de complètement mélanger les deux.

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Je suis très gêné de considérer que les réseaux sociaux sont des vrais espaces publics, la politisation des réseaux sociaux c’est très important, parce que c’est vertueux et ça fonctionne, mais ça me fait très peur, parce que c’est une boîte privée. Les algorithmes sont très politisés […] j’ai un peu peur de cet endroit.

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Ce qui était impressionnant pendant la période qu’on a vécu, c’est que c’était le moment où il y a eu le plus de consommation culturelle de l’histoire de l’humanité. D’un coup, tout le monde a consommé de l’image, du son, en permanence et de ne pas être dessus, c’est un peu bizarre. J’ai l’impression que c’est notre responsabilité aussi de participer à cela. 

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📱  Live Instagram avec Neïl Beloufa, à retrouver en intégralité : ICI

Neïl Beloufa © Charlotte Krieger

Qui est Neïl Beloufa ?

Neïl Beloufa est un artiste franco-algérien. Il a été nominé au Prix Marcel Duchamp en 2015, aux Prix Artes Mundi (Cardiff, Royaume-Uni) et Nam June Paik (Essen, Allemagne) en 2016. Il est lauréat du Prix Meurice pour l’art contemporain 2013, du Prix Audi Talent Awards 2011 et du Prix Studio Collector 2010 remis par Agnès b. Le Palais de Tokyo a présenté sa première grande exposition personnelle dans une institution française en 2012. Son travail a depuis fait l’objet de plusieurs expositions monographiques en France et à l’international. Ses œuvres sont présentes dans de nombreuses collections prestigieuses dont celles du Musée national d’art moderne Georges Pompidou et du MoMA, ainsi que la collection Sammlung Goetz et la Julia Stoschek collection.

Quantum Mecanic © Josèfa Ntjam 

Qu’est-ce que L’Autre·expo ?

L’Autre·expo initié par les Ateliers Médicis est un espace en ligne d’exposition et de création, dédié à des œuvres inédites commandées à des artistes, pour être partagées sur l’ensemble de nos écrans connectés et diffusées durant quelques jours. Les Ateliers Médicis réaffirment ainsi leur mission de soutien à la création artistique et pour l’accès à celle-ci. L’Autre·expo sur ateliersmedicis.fr a été inauguré fin avril avec une première œuvre de l’artiste Josèfa Ntjam, Quantum Mecanic, suivie de It’s you (…) de Julien Creuzet.
Avec L’Autre·expo, les Ateliers Médicis donnent une carte blanche aux artistes pour explorer, expérimenter et dire l’ambivalence de nos relations numériques. Dans le contexte mondial de l’art et de la circulation des données et des communications, la tension ne cesse de grandir entre une augmentation de la diffusion des œuvres et une perte de valeur de ces œuvres ou l’effondrement même des moyens de production pour y parvenir. Les Ateliers Médicis, lieu de résidence, principalement dédié à la recherche et à la création, in situ dans la relation et l’expérience directe, poursuivent leur soutien aux artistes et à l’expérimentation d’accès diversifiés et démultipliés à la création artistique. La commande s’adresse à des artistes du monde entier évoluant dans le champ des arts visuels et de l’art contemporain. Ils sont choisis par les Ateliers Médicis et leurs partenaires, y compris internationaux.