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« L’écologie sans lutte des classes, c’est du jardinage » : une exposition engagée pour réparer le monde au CENTQUATRE-PARIS

Comment explorer des mondes en destruction, et d’autres qui se réparent ? Dos à dos avec 1 slogan et 2 duos issus de l’exposition ÉNERGIES DÉSESPOIRS — Un monde à réparer présentée au CENTQUATRE-PARIS et à découvrir – en accès libre – jusqu’au 29 août. Fruit d’un dispositif collaboratif entre Encore Heureux, l’École urbaine de Lyon et Bonnefrite : est composée une forêt de 120 affiches peintes, prenant forme dans le grand volume de la halle Aubervilliers. Un espace dans lequel il est possible de venir s’immerger, mais aussi de découvrir l’installation en passant simplement dans la halle. Chaque élément comporte deux faces – l’une « énergie » et l’autre « désespoir » – à parcourir dans un sens ou dans l’autre. Entre faits scientifiques alarmants et mobilisations collectives pour tenter de réparer le monde.

ÉNERGIES DÉSESPOIRS — Un monde à réparer avec Encore Heureux, Bonnefrite et l’École urbaine de Lyon © CENTQUATRE-PARIS – Photo : Quentin Chevrier

« Nous plantons des forêts comestibles » 

Forêts

L’agroforesterie est un ensemble de pratiques agricoles associant les arbres aux cultures. Dans la forêt de Higas dans les Landes, l’objectif est de faire pousser 60 000 arbres et plantes de toutes espèces pour créer un écosystème complet et ainsi répondre localement aux besoins alimentaires des habitants.

ÉNERGIES DÉSESPOIRS — Un monde à réparer avec Encore Heureux, Bonnefrite et l’École urbaine de Lyon © CENTQUATRE-PARIS – Photo : Quentin Chevrier

« La lune et les grands fonds marins sont les nouveaux territoires de la prospection minière »

Extractivisme

Au large de la Papouasie-Nouvelle-Guinée, la compagnie canadienne Nautilus Minerals travaille à une mine en eaux profondes pour extraire 3 000 tonnes par jour de sulfures de zinc, de cuivre et d’or. La Nasa, le 10 septembre 2020, a publié un appel d’offres à destination d’entreprises privées afin qu’elles organisent l’extraction du régolite sur le sol lunaire.

Malgré la destruction, déjouer le désespoir, par Lucie Taiëb

ÉNERGIES DÉSESPOIRS — Un monde à réparer avec Encore Heureux, Bonnefrite et l’École urbaine de Lyon © CENTQUATRE-PARIS – Photo : Quentin Chevrier

« Nous lions lutte féministe et lutte écologique »

Eco-féminisme

Pour assurer leur indépendance économique, des femmes se sont emparées de leur outil de production en Bolivie. Dans les petites usines de Buen Retiro, elles transforment wassaï et patawa, des fruits sauvages de la forêt amazonienne, tout en la protégeant des abattages et de la pollution. Cette autonomisation permet également de briser la spirale de la violence envers les femmes.

ÉNERGIES DÉSESPOIRS — Un monde à réparer avec Encore Heureux, Bonnefrite et l’École urbaine de Lyon © CENTQUATRE-PARIS – Photo : Quentin Chevrier

« Militer pour l’environnement tue »

Militants

Liviu Pop, Datu Kaylo Bontolan, Adolfo Redondo, Naresh Mitra et Sinar Corzo font partie des 212 militant·e·s de la cause environnementale qui ont été tué·e·s en 2019. Le secteur minier, l’agroalimentaire, le gaz et le pétrole sont les milieux les plus dangereux pour les militants.

Trouver des raisons d’espérer depuis ce qui existe, par Marielle Macé 

ÉNERGIES DÉSESPOIRS — Un monde à réparer avec Encore Heureux, Bonnefrite et l’École urbaine de Lyon © CENTQUATRE-PARIS – Photo : Quentin Chevrier

Qu’est ce qu’ÉNERGIES DÉSESPOIRS — Un monde à réparer 

ÉNERGIES DÉSESPOIRS — Un monde à réparer est un dispositif / exposition qui présente des mondes qui s’effondrent et d’autres qui sont reconstruits et réparés collectivement. Cette exposition explore deux versants de notre planète en mouvement : les données scientifiques de l’Anthropocène qui documentent la crise de l’habitabilité de la Terre, et les initiatives contemporaines à différentes échelles qui esquissent une réparation à l’œuvre.
Sur une invitation de José-Manuel Gonçalvès – directeur artistique du CENTQUATRE-PARIS, le dispositif spécialement conçu et réalisé pour l’exposition prend la forme d’un ensemble de 120 tableaux grand format peints par l’artiste Bonnefrite et qui se répartissent dans les 1 000 m2 de halle Aubervilliers. Aux 60 peintures de désespoirs en noir et blanc répondent 60 peintures d’énergies en couleur, disposées dos à dos. Et au milieu, des extraits de la clameur qui gronde, les slogans des manifestations citoyennes réclamant plus de justice climatique. Chaque peinture est accompagnée d’un court texte qui complète l’image avec des indications quantitatives et des mises en perspective.