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Transmettre pour une mémoire collective qui éclaire notre présent et notre futur avec Agnès Chauveau et Johan Hufnagel

Explorer l’écosystème des médias innovants entre partages et apprentissages réciproques entre médias reconnus et émergents, grâce au programme Horizons de Creatis. Des intervenant.e.s et partenaires engagé.e.s transmettront – dès la rentrée – leurs expertises et expériences aux futurs participant.e.s du programme Horizons. Proposé par Creatis, Horizons accompagnera l’émergence et la diversification des voix, formats, contenus et modes de productions médiatiques – partout en France. Alors que l’appel à candidatures est prolongé durant l’été : double rencontre par Creatis avec Agnès Chauveau, directrice à la diffusion et l’innovation à l’INA et Johan Hufnagel, cofondateur de Loopsider et Period.  

« Le traitement automatique des contenus, fédérer des communautés d’usagers, découvrir de nouveaux publics sont des enjeux majeurs pour l’INA »

Agnès Chauveau, directrice de la diffusion et de l’innovation de l’INA

Agnès Chauveau est directrice à la diffusion et à l’innovation de l’Institut National de l’Audiovisuel (INA). 

Quelles sont les missions de l’INA ?  

L’INA a pour mission de conserver les archives audiovisuelles, la télévision, la radio mais aussi le web média. Cela représente un pan absolument considérable et très important de notre mémoire collective, de notre passé. Ce qui est essentiel dans cette mission de conservation, c’est aussi la valorisation : faire connaître cette mémoire collective à nos concitoyens. Et pour cela, il faut éditorialiser cette mémoire collective, de façon à la rendre pertinente, distinctive, de façon surtout à ce qu’elle vienne éclairer notre présent et pourquoi pas aussi notre futur.

Pourquoi est-ce important pour l’INA de s’associer à un programme comme Horizons ?  

Parce que ça nous permet de rencontrer de nouveaux médias, mais cela nous permet aussi d’être bien inséré dans l’écosystème des médias innovants. 

Quelle typologie de projets vous intéresse le plus ?  

En ce qui concerne l’éditorialisation des archives, il est vrai que l’INA a beaucoup innové ces dernières années, du documentaire d’auteur à Tik Tok, mais aussi en créant de nouvelles émissions… Mais on est toujours, toujours à la recherche de nouvelles idées d’éditorialisation. Tout ce qui concerne le traitement automatique des contenus est un enjeu majeur pour l’INA. Et tout ce qui peut nous aider à fédérer des communautés d’usagers ou à découvrir de nouveaux publics est évidemment absolument essentiel. 

Que souhaitez-vous apporter aux participant.e.s de ce programme ? 

Ce que nous avons envie d’apporter, c’est bien sûr de partager notre expertise de média patrimonial à la fois en matière d’éditorialisation des archives mais aussi en matière de formation, de recherche et d’innovation. 

« C’est important pour un journaliste ou un créateur de média de savoir quelles sont les nouvelles approches, les nouvelles formes d’innovation » 

Johan Hufnagel, cofondateur de Loopsider et Period.

Johan Hufnagel est cofondateur des médias Loopsider et Period. ayant pour objet de produire et raconter des histoires en images pour les personnes s’informant principalement via les réseaux sociaux. 

Quelques chiffres sur Loopsider et Period. ? 

Aujourd’hui, on diffuse environ une vingtaine de vidéos par semaine, sur toutes les plateformes. On a une audience qui commence à être assez respectable puisqu’on doit faire à peu près 1 milliard et demi de vidéos vues chaque année.  

Cette audience, comment l’adressez-vous ? 

On n’informe pas de la même façon nos communautés sur Facebook que nos communautés sur Instagram. Parce que les âges ne sont pas les mêmes, les exigences ne sont pas les mêmes, de même que les sujets et les algorithmes. Il faut donc en permanence adapter les histoires qu’on raconte, la façon de les raconter pour les différents types de plateformes.  

Et l’utilisation de la data ? 

Aujourd’hui, Loopsider génère à peu près 500 000 points de données chaque jour ; ce sont donc des tests lecteurs quasiment permanents. Alors pourquoi est-ce qu’une vidéo ne « marche » pas ? Parfois, l’utilisation de ces données massives nous permet d’en savoir un peu plus. On est en permanence entrain d’adapter. Est-ce un problème d’image ? Est-ce un problème de storytelling ? Un problème dans le choix du sujet qui, parfois, peut s’avérer éloigné des préoccupations du moment. Et puis, comment est-ce que ça rentre en résonance avec les algorithmes de Facebook, d’Instagram, Youtube, etc. 

Que souhaitez-vous apporter aux participant.e.s de ce programme ?  

Premièrement de les écouter ; c’est important pour un journaliste ou un créateur de média de savoir quelles sont les nouvelles approches, les nouvelles formes d’innovation. J’ai toujours eu envie de transmettre. Si on fait ce travail de journaliste et de patron de média, c’est pour transmettre, transmettre des informations, transmettre des histoires et transmettre des expériences.

Programme Horizons © Creatis / Illustration : Marie Stum

Qu’est-ce qu’Horizons ?

Horizons est le nouveau programme de Creatis qui accompagne des entrepreneur.e.s médias. Horizons souhaite favoriser et soutenir l’émergence de voix fortes et nouvelles, partout en France, qui incarnent les problématiques, les enjeux et les espoirs d’aujourd’hui, et qui seront les grands médias de demain. Avec Horizons, Creatis propose un socle pédagogique alliant formation et expertise avec des journalistes, expert.e.s, entrepreneur.e.s et médias engagé.e.s. Le programme Horizons s’articulera autour de trois verticales thématiques : vidéo, podcast, newsletter. Depuis le 26 mai et jusqu’au 31 août, chaque porteur.euse de projet peu déposer une candidature pour la verticale de son choix : 45 entreprises seront accompagnées en 2021 et 90 en 2022.