Être chanteur soliste dans l’espace public ; une approche ambivalente où corps et voix marquent et identifient un territoire nouveau, un territoire commun. Rencontre avec François Rougier : ténor, artiste associé à la compagnie de théâtre musical MPDA et chanteur-performeur de Voi[e.x.s] — projet de création lyrique in situ mené avec Theatrum Mundi et la complicité de Marta Gentilucci et de l’IRCAM. Voi[e.x.s] est une création musicale et scénique in situ unique, initiée en 2017 sur le site de l’ancienne friche ferroviaire « Chapelle Charbon » réunissant habitants, artistes et chercheurs pour cueillir collectivement et célébrer artistiquement la mémoire d’un site en mutation, en devenir. En mai 2021, Voi[e.x.s] prendra toute son ampleur et résonnera dans l’immensité de l’espace nouvellement créé.
« Un chanteur, même dans un concert, c’est d’abord un corps sur une scène ; on ne peut pas être en représentation comme on est un corps dans la ville. Même pour être naturel, il faut réussir à mobiliser quelque chose en soi ! »
Vous travaillez avec Alexandra Lacroix (Cie MPDA) depuis 2012 et l’avez notamment suivie dans son projet Persées qui rapprochait les Mélodies persanes du compositeur Camille Saint-Saëns du parcours de réfugiés d’Iran et d’Afghanistan. Pouvez-vous nous parler un peu de votre collaboration au travers de ces projets engagés qui vous ont mené au projet Chapelle Charbon dans le 18ème arrondissement ?
François Rougier — Le premier projet auquel j’ai participé avec Alexandra remonte à 2012. J’étais interprète dans une de ses mises en scène – Il mondo della luna de Haydn – sans bien connaître son travail et sa méthode. J’ai été intéressé par sa façon de travailler à plus d’un titre, pour le propos dramaturgique mais aussi le travail sur le corps des interprètes. C’était quelque chose, ce travail d’acteur que j’avais assez peu envisagé jusque là dans mes collaborations musicales.Suite à ce projet, j’ai senti que j’avais des choses à apprendre auprès d’elle et qu’elle défendait une vision du spectacle musical qui me tenait à coeur et je me suis alors plus investi dans la vie de sa compagnie. Aujourd’hui je suis « artiste associé à la compagnie” et c’est une place qui évolue en fonction des besoins des projets. Le travail d’Alexandra est au croisement des disciplines et c’est une préoccupation qui m’a toujours animé dans mon parcours universitaire puis artistique. Il n’y a rien de pire, pour moi, et pas seulement du point de vue artistique, que d’aborder une question sous un seul angle. Ce que je retiens de la méthode d’Alexandra c’est une manière d’éclairer une œuvre de bien des façons différentes et de prendre en compte la multiplicité des points de vue. Son rapport aux collaborateurs, à la scénographie notamment, est structurant dans son travail, elle questionne la matière que chacun a à prendre en charge. Cela fait neuf ans qu’on se retrouve sur des projets artistiques maintenant et ces questionnements sont globaux et se retrouvent dans la vie de la compagnie où l’on cherche les manières d’aider et de développer cette façon de travailler. Je mobilise dans cette entreprise ma vision d’interprète évoluant dans le monde de l’opéra et mes connaissances de vies antérieures où j’ai travaillé à la production et aux actions pédagogiques dans un orchestre.
Pouvez-vous revenir sur la spécificité du travail du corps dans l’approche d’Alexandra Lacroix ?
François Rougier — Le travail du corps a été une des grandes faiblesses dans ma formation de chanteur. Ce n’est peut-être pas si particulier à mon parcours, mais je note l’absence d’une vraie formation d’acteur qui peut être un frein lorsqu’on doit incarner un personnage. Cela passe par le corps, comme je l’ai compris en travaillant avec Alexandra. Un chanteur, même dans un concert, c’est d’abord un corps sur une scène ; on ne peut pas être en représentation comme on est un corps dans la ville. Même pour être naturel il faut réussir à mobiliser quelque chose en soi ! C’est un travail d’exercice du corps pour lequel elle peut s’adjoindre les services d’un ou d’une chorégraphe. Avec elle, une répétition, quel que soit le projet, commence par le corps, avec des échauffements, une mise en situation. Si par exemple on doit jouer un dîner de famille, on commence par interpréter la situation sans y mettre tout de suite le chant ou même la parole pour en premier lieu trouver les bonnes positions, la bonne fluidité pour raconter de façon muette. En passant par ces exercices on est capable ensuite de convoquer ces attitudes dans une situation de jeu. C’est une pratique qui lui est très personnelle et qui est assez efficace – il faut accepter de faire confiance et de ne pas savoir où on va aller et comment y aller : lâcher, se laisser faire. Cette méthode produit des résultats que je trouve très probants !
« Pour l’instant, j’essaie de marcher sur deux jambes : la première est celle du chanteur soliste qui mène différents projets mais toujours à peu près dans le même cadre […] La deuxième est celle de la recherche, avec des projets qui questionnent les rapports au public, les interactions entre interprètes venus de disciplines différentes, l’adaptation d’œuvres existantes ou des créations in situ. »
En tant que ténor, vous êtes plutôt habitué à des salles de spectacles qu’à un espace public ; qu’est-ce qui vous a attiré et/ou intéressé dans ce déplacement dans la ville et particulièrement dans le quartier de Chapelle Charbon ?
François Rougier — Justement ce déplacement. Mes collaborations avec Alexandra sont des endroits de déplacements, parfois inconfortables, qui me font douter, m’interroger mais aussi avancer. Ce projet mobilise la confiance dans le travail antérieur que nous avons pu mener ensemble. Pour l’instant, j’essaie de marcher sur deux jambes : la première est celle du chanteur soliste qui mène différents projets mais toujours à peu près dans le même cadre, avec le confort de production que cela implique dans des maisons d’opéra ou avec des orchestres. La deuxième est celle de la recherche, avec des projets comme ceux d’Alexandra qui questionnent les rapports au public, les interactions entre interprètes venus de disciplines différentes, l’adaptation d’œuvres existantes ou des créations in situ. J’adore la sensation de chanter avec l’orchestre, la rencontre avec les chefs et metteurs en scène, partager le plateau avec de grands solistes mais il est bon parfois de faire un pas de côté par rapport à ces productions très codées, voir aussi jusqu’où on peut aller soi-même. Alexandra supprime souvent la fosse d’orchestre et fait se mêler au plateau chanteurs et instrumentistes. Dans un soucis de jeu théâtral pleinement investi elle leur demande alors de se passer de chef d’orchestre. Cela requiert un travail de coordination corporelle et d’écoute globale qui nous amène à nous mettre en connexion les uns les autres de façon très différente. Elle questionne nos limites de jeu et cherche à voir jusqu’où nous pouvons aller par exemple dans les positions, assis, couchés, à l’aveugle. Le but n’est pas de surprendre ou de faire des choses inattendues mais de suivre un propos scénique cohérent et d’essayer pour cela des choses nouvelles et prendre le temps d’y aller. Le projet Chapelle Charbon s’est étalé dans le temps. Nous sommes sur un temps long de recherche et d’exploration du terrain et pourtant un temps très court de répétitions et de création, seulement 2 semaines avec l’équipe d’interprètes. Alexandra a ménagé des sessions laboratoires où j’ai pu explorer différentes places, différents rôles et ainsi différentes facettes du projet. Cela permet aux différents aspects de sédimenter en chacun. En tant qu’interprète, on n’a pas toujours conscience des différentes couches qui constituent une création, sauf qu’elles sont là et ce travail m’a permis une compréhension plus fine des enjeux.
Comment cette pluridisciplinarité dont vous parliez précédemment se ressent dans le processus ?
François Rougier — La pluridisciplinarité n’est pas forcément ressentie dans nos moments de production. Le projet Voi[e.x.s] se compose de 3 moments de production : une première forme dans la friche en 2018, une seconde dans le chantier lors de la Nuit Blanche 2019 nourissant et aboutissant à une troisième plus conséquente dans le nouveau parc en 2021. L’année 2020 ayant été bouleversée par le Covid. Dans ces moments de production artistique, où l’on crée des formes, où l’on répète pour des performances, on n’est pas forcément hyper conscient des questions d’urbanisme et d’architecture – mais elles sont là d’une façon ou d’une autre et nous influencent. Nos échanges divers questionnent et nourrissent nos rapports à la ville et à l’espace autrement que dans la boîte noire d’un théâtre. Tout cela nous permet de questionner les sociologues, paysagistes, urbanistes : qu’est-ce qu’avoir un acte créatif dans un lieu qui n’est pas prévu pour ça. Le moment le plus questionnant pour nous est celui de la répétition in situ. Le moment de la création que l’on affiche, où l’on invite est bien entendu hors du commun, hors du quotidien mais les répétitions sont des moments plus étranges pour les habitants qui nous voient nous préparer dans l’espace public sans en être informés et sans forcément être conscients de ce qu’il se passe. C’est pour nous une confrontation à la réalité avec des réactions très différentes, de la curiosité à l’incompréhension, en passant par de l’hostilité dans certains cas. Ce sont des moments très intéressants pour nous et surtout la meilleure manière de vraiment rencontrer les riverains. C’est un temps de 10 à 15 jours où l’équipe de création se retrouve dans l’espace public et peut faire naître aussi un intérêt autour de cette création.
« On vient proposer une création spécifiquement pensée pour ce lieu qui prend en compte l’identité du site et celle des riverains. En 2018, nous travaillions avec la friche, en 2019 avec le chantier et en 2020 avec le parc. Sur la durée nous avons accompagné une transformation urbaine et sa perception. »
Le projet Voi[e.x.s] s’inscrit sur un long terme et de nombreux ateliers accompagnent le parcours jusqu’à la représentation. Comment abordez-vous ce processus ?
François Rougier — C’est un travail très intéressant parce que c’est un travail qui n’est habituellement pas pris en charge par les compagnies. Dans un schéma classique, ce sont les lieux de diffusions qui prennent en charge, en plus de la programmation et communication, l’action avec les publics et la médiation. Les chargés de relations publiques et de l’action culturelle travaillent de leur côté avec des associations, des écoles, des publics captifs en vue des spectacles et y associent les artistes mais c’est toujours d’après le spectacle et mis en place par des gens qui sont formés pour ça. Pour le projet Voi[e.x.s], il n’y a pas eu de commande préalable, Alexandra s’est en quelque sorte auto-missionnée et il a fallu trouver les bons interlocuteurs avec lesquels travailler. Cela a demandé un temps pour découvrir le quartier, un temps de rencontres et de discussions pendant lequel nous sommes allés à différentes réunions et fêtes de quartier en annonçant que nous allions proposer une création artistique dans ce lieu.Au tout début, nous avons pu partir des discussions qu’avait menées l’agence Taktyk, en charge de l’aménagement du parc transitoire de Chapelle Charbon. La première année, nous avons mis en place des liens avec les centres de loisirs, en travaillant avec les enfants et les animatrices sur les corps, voix et espaces ; ce qui nous a menés à la première performance.La deuxième année, nous avons développé cette dynamique avec un public différent et un mélange intergénérationnel. Nous avons continué à travailler avec des enfants, avec les maternelles Torcy et Tchaïkovski, mais avons aussi contacté le centre social Espace Torcy et l’association Vivre au 93 Chapelle et travaillé avec un groupe de retraités et un groupe de jeunes immigrés qui étaient en France depuis 6 mois – 1 an et suivaient des cours de français. Nous avons mené des ateliers avec chacun des groupes avant de proposer des ateliers communs mêlant ces publics.Pendant la deuxième performance, nous avons mené nos répétitions à côté des tentes qui se trouvent à Chapelle Charbon et nous ne voulions plus simplement les considérer comme des présences. Parfois là depuis 4 ans, les habitants de ce camp sont aussi des habitants du quartier. Alexandra a proposé de les inclure dans l’atelier avec les habitants et ça a déclenché un travail au long cours avec les réfugiés. Nous nous sommes donc rapprochés de l’Armée du Salut qui gérait alors la halte d’accueil d’urgence des migrants de la Porte de la Chapelle aujourd’hui déplacée dans la mairie du 1er arrondissement. Ce lieu leur permet d’avoir accès à l’électricité et d’ainsi pouvoir garder un lien avec le monde et leur famille, d’avoir un point d’hygiène et un lieu de consultation médicale. Maintenant, en plus des cours de français qu’ils dispensaient, ils ont engagé une politique d’ateliers artistiques initiée par la rencontre avec la Compagnie autour du projet Voi[e.x.s].
Que marque cette période entre 2019 et 2021 dans ce processus au long terme ?
François Rougier — Cette période marque un aboutissement, à la fois celui d’une création et celui d’une inscription dans le quartier. On ne vient pas faire un spectacle dans l’espace public, nous ne sommes pas une compagnie de théâtre de rue et ce n’est pas notre travail. On vient proposer une création spécifiquement pensée pour ce lieu qui prend en compte l’identité du site et celle des riverains. En 2018, nous travaillions avec la friche, en 2019 avec le chantier et en 2020 avec le parc. Sur la durée nous avons accompagné une transformation urbaine et sa perception. Les riverains commencent à identifier le lieu comme un parc mais il n’était pas du tout identifié à l’origine. Il s’agissait d’un cul de sac où l’on n’avait pas de raison de se balader. La friche était connue des promeneurs de chiens et de personnes qui avaient un usage plus illégal de l’espace. En ce sens, les ateliers que nous avons menés trouvent toute leur importance avec plusieurs fonctions.Dans un premier temps, il s’agissait de permettre la rencontre entre une équipe artistique et des habitants pérennes ou de passage, de mettre en rapport les habitants et le site par un travail des corps, des voix pour occuper l’espace, se l’approprier. Comment avec mon corps, leur corps, ma voix, la leur, on occupe ensemble cet espace et on marque ce territoire comme notre espace. Comment on s’y construit des souvenirs.Les ateliers nous ont aussi permis de recueillir de la matière. Quand on a bien déverrouillé les corps et les voix, nous demandons aux participants de décliner leurs prénoms de trois façons différentes : en le chuchotant, en l’exprimant d’une façon appuyée et en le donnant normalement. Nous avons enregistré tous ces prénoms comme des matériaux que Marta Gentilucci a réinvestis dans sa partition. Ces enregistrements sont intégrés dans la composition par un logiciel qui les retransmet de façon plus ou moins aléatoire. L’action culturelle est intéressante et peut nourrir le processus artistique ; c’est du moins le parti pris d’Alexandra sur cette création. C’est un investissement assez lourd en temps et en argent mais qui permet d’être juste et adapté au lieu.
« L’imprévu vient – pour l’interprète – du rapport au public et de sa position très différente de celle induite par le dispositif scène-salle. […] Le fait de ne plus avoir cette frontière claire nous déplace beaucoup, crée de la surprise et des frottements mais aussi une forme d’égalité, de fraternité. »
La partition de ce projet est écrite sur mesure pour le lieu et avec ses interprètes, cela marque aussi un changement de registre en laissant une certaine place à l’imprévu. En tant que chanteur, quel est votre rôle dans cette création ?
François Rougier — La partition intègre en effet une part d’aléatoire dans son logiciel, avec la diffusion des prénoms qui n’arrivent jamais dans le même ordre, mais je ne parlerais pas d’imprévu en ce qui concerne la partition en elle-même. Il s’agit d’une forme d’improvisation assez cadrée dans ce qu’ont à produire les chanteurs – avec notamment un travail sur les consonnes, les sifflantes. L’écriture imagine des cellules qui se rencontrent les unes les autres, l’aléa reste structuré. L’imprévu vient plutôt, pour l’interprète, du rapport au public et de sa position très différente de celle induite par le dispositif scène-salle. L’espace de jeu et du spectateur est le même espace ; ça veut dire qu’on a un rapport beaucoup plus direct, palpable, tangible au spectateur mais aussi qu’on n’est pas protégé par la barrière de la scène, pas de protection non plus pour le spectateur qui reçoit le regard et le son de la voix sans filtre ou presque. Durant la première performance en juin 2018, j’ai été déconcerté par le regard très particulier, très direct du public ; c’est comme si l’on ne savait plus qui est interprète ou spectateur et pourquoi celui-ci prend la parole plutôt que l’autre alors qu’ils sont côte à côte. Cette forme immersive peut être très intéressante. Le fait de ne plus avoir cette frontière claire nous déplace beaucoup, crée de la surprise et des frottements mais aussi une forme d’égalité, de fraternité.
✒️ Entretien réalisé par Henri Guette pour bitume • jigsaw
Qui est François Rougier ?
François Rougier est ténor. Après avoir mené de front des études à Sciences-Po et au conservatoire auprès de Paul Guigue et Cécile Fournier à Grenoble, François Rougier est rapidement remarqué comme un ténor à suivre : lauréat du 22e Concours international de chant de Clermont-Ferrand et finaliste des 18e Symphonies d’automne de Mâcon en 2011, il participe en 2013 à la première Académie de l’Opéra Comique. Il est membre de la Nouvelle troupe Favart depuis 2018.Il débute sous la direction de Mirella Giardelli à l’Atelier des Musiciens du Louvre puis ses qualités vocales autant que scéniques font de lui l’invité régulier de nombreuses scènes d’opéras principalement pour défendre le répertoire français : Opéra national de Paris, Opéra Comique, Opéra royal de Versailles, Opéra royal de Wallonie – Liège, Capitole de Toulouse, Opéra national de Bordeaux, opéras de Limoges, Lille, Rouen, Rennes, Nantes-Angers…Après avoir été Cecco dans Il mondo della Luna mis en scène par Alexandra Lacroix, François Rougier intègre la Cie MPDA comme artiste associé. Il participe ainsi à un triptyque de spectacles d’après les Passions de Bach (Et le coq chanta…, D’autres le giflèrent, Puis il devint invisible), au récital lecture Voix intimes 14-18, à une recherche performative sur Carmen (Le meurtre de Carmen), à Persées mise en regard des Mélodies persanes de Saint-Saëns et de récits de réfugiés iraniens et afghans.
Qu’est-ce que Voi[e.x.s] ?
Alors que la friche ferroviaire dite « Chapelle Charbon » commence sa mutation en parc urbain, Voi[e.x.s] est une création musicale et scénique in situ unique, initiée en 2017, pour célébrer avec les habitants la mémoire et le futur de ce lieu en commun, hors du commun. Pendant et après le réaménagement, les acteurs du projet transmettent ensemble les mouvements qui naissent du site et des récoltes, font résonner les prénoms des habitants avec l’architecture et la nature alentour pour en cueillir la mémoire et participer à sa mutation.
Créé par Alexandra Lacroix – de la Cie MPDA, la compositrice Marta Gentilucci – de l’IRCAM, et suivi et analysé par le centre de recherche Theatrum Mundi, Voi[e.x.s] s’inscrit sur un temps long comme création de savoirs ainsi que d’experiences sensibles. Il accompagne la transformation du site pour atteindre son acmé lors du premier printemps du parc transformé. Au fil des mois et jusqu’en mai 2021, de nouveaux ateliers et enregistrements sont organisés, pour contribuer à la création d’une œuvre scénique et musicale originale. D’un bout à l’autre du futur parc, perchés sur les balcons des immeubles voisins, juchés sur les toits des entrepôts alentour, les chanteurs et le public, ensemble, explorent en profondeur et s’approprient l’espace de Chapelle Charbon. En mai 2021, elle prendra toute son ampleur et résonnera dans l’immensité de l’espace nouvellement créé.